
Une nouvelle étude scientifique, rédigée par des chercheurs de la Fondation Registre du Cancer en collaboration avec la KU Leuven, montre que les patients atteints d'un cancer du rectum de stade I-III en Belgique ont un meilleur taux de survie lorsqu'ils sont opérés dans des hôpitaux ayant un volume annuel plus élevé d’interventions chirurgicales pour le cancer du rectum. L'analyse nationale, fondée sur la population, a inclus plus de 11 500 patients diagnostiqués avec un cancer du rectum entre 2009 et 2018.
Le volume chirurgical comme indicateur de qualité
L'étude a examiné l'association entre le nombre annuel moyen de chirurgies du cancer du rectum par hôpital et trois mesures de résultats : la mortalité dans les 90 jours, la surmortalité dans l'année et la survie à 5 ans. Les hôpitaux ont été répartis en trois catégories : faible (<15 opérations/an), moyen (15-29) et élevé (≥30).
Les résultats montrent une association claire entre le volume chirurgical et les résultats :
La mortalité à 90 jours était significativement plus faible dans les hôpitaux à haut volume (2,3 %) que dans les hôpitaux à faible volume (3,7 %).
La surmortalité à 1 an était de 2,9 % dans les hôpitaux à haut volume, contre 4,7 % dans les hôpitaux à faible volume.
La survie à 5 ans était de 75,9 % dans les hôpitaux à haut volume, contre 70,3 % dans les hôpitaux à faible volume.
Une analyse statistique supplémentaire, dans laquelle le volume a été pris en compte comme variable continue, a montré que les hôpitaux effectuant au moins 35 interventions par an obtenaient en moyenne de meilleurs résultats, ce qui indique un seuil de qualité optimale des soins.
Les résultats suggèrent que les six premiers mois après l'opération sont cruciaux pour les résultats à long terme et que des facteurs tels que les soins postopératoires et le suivi peuvent jouer un rôle dans l'effet de volume.
Absence de centralisation spontanée
Au cours de la période d'étude de 10 ans, des chirurgies du cancer du rectum ont été réalisées dans 100 hôpitaux belges. Il est frappant de constater que 60 % des opérations ont eu lieu dans des hôpitaux à faible et moyen volume, et qu'aucune tendance claire à la centralisation n'a été observée au fil des ans.
Conclusion et implications politiques
L'étude confirme les résultats internationaux antérieurs sur l'importance du volume chirurgical et souligne la nécessité d'une réflexion sur l'organisation actuelle des soins pour le cancer du rectum en Belgique. Les auteurs préconisent l'introduction d'un seuil minimum réaliste pour le nombre de chirurgies annuelles par hôpital afin d'améliorer la qualité des soins.