Première étude belge sur le parcours de soins des patients atteints d’un gliome: la qualité est bonne, mais une amélioration est possible

Pour la première fois en Belgique, une étude a été menée à propos du parcours de soins des patients atteints d’un gliome, une tumeur cérébrale souvent agressive. L’étude montre que la qualité des soins est généralement bonne, mais qu’elle peut être améliorée, notamment au niveau de l’imagerie et de la mise en place d’une thérapie de suivi en temps opportun. L’étude a également révélé qu’un traitement donné dans un hôpital prenant en charge un nombre plus important de patients pouvait apporter une légère amélioration de la survie des patients atteints d’un glioblastome, un type de gliome de très mauvais pronostic.

Chaque année, environ 730 patients reçoivent un diagnostic de gliome en Belgique, un type spécifique de tumeur cérébrale. La majorité d’entre eux (73%) sont diagnostiqués avec un glioblastome, un type de gliome avec une très faible probabilité de survie. Parmi les patients atteints d’un glioblastome, 60% décèdent dans l’année qui suit le diagnostic. 

En collaboration avec Dr. Dimitri Vanhauwaert (UGent) et grâce au soutien financier de la Fondation Contre le Cancer, la Fondation Registre du Cancer (Belgian Cancer Registry, BCR) a évalué pour la première fois la qualité des soins pour les patients atteints d’un gliome. L’accent a été mis sur le diagnostic, le traitement, le suivi des patients et des résultats cliniques comme la survie. De plus, l’association entre le nombre de patients traités dans un hôpital et la probabilité de survie a également été étudiée. Cette étude s’est basée sur les données de l’enregistrement du cancer, y compris les informations retrouvées dans les rapports d’anatomopathologie, couplées aux données des organismes assureurs. 

L’étude a démontré que la qualité des soins en Belgique pour ces patients, durant la période 2016-2019, était généralement bonne, mais a également révélé certains points à améliorer. L’imagerie par IRM était souvent insuffisamment utilisée pour préciser le diagnostic. En post-opératoire, l’imagerie par IRM était trop peu utilisée pour vérifier le résultat de l’ablation de la tumeur, pour détecter les complications à temps et pour déterminer le plan de traitement ultérieur. De plus, de nombreux patients n’ont commencé leur thérapie adjuvante (= chimio- et radiothérapie après une intervention chirurgicale) que plus de six semaines après leur chirurgie, ce qui est trop tard selon les recommandations cliniques. Enfin, les soins semblaient largement répartis dans les hôpitaux belges, dont la majorité ne traitaient chaque année qu’un nombre limité de patients atteints d’un gliome.

« Les résultats de cette étude sont très utiles » selon Dr. Veronique Le Ray, directrice médicale de la Fondation contre le Cancer. « Ils constituent une base pour la cartographie et le suivi de la qualité des soins pour les patients atteints d'un gliome. Cela contribue à l'amélioration de la prise en charge des futurs patients. »

Cette étude a également souligné le mauvais pronostic des patients atteints d’un glioblastome. Ainsi, 12% des patients sont décédés dans les 30 jours suivant une biopsie, tandis que ce pourcentage était de 5% pour les patients ayant subi une ablation chirurgicale de la tumeur. Seuls 22% des patients ayant subi une biopsie étaient encore en vie un an après leur intervention, contre 49% des patients ayant subi une ablation chirurgicale de leur tumeur. Après 2 ans, ces pourcentages diminuent encore pour atteindre respectivement 8% et 21%. Il a été constaté que le risque de mourir durant les premiers mois après l’intervention était légèrement inférieur chez les patients opérés dans des hôpitaux qui opèrent annuellement un nombre plus élevé de patients atteints d’un gliome (25 à 30/an). 

Cette étude est un bon début pour surveiller et améliorer les soins des patients atteints d’un gliome. Tous les hôpitaux impliqués dans le diagnostic et le traitement des gliomes ont reçu un rapport de feedback individuel reprenant l’ensemble de leurs résultats. Cela leur a permis de comparer leurs résultats avec les résultats (anonymisés) des autres hôpitaux ainsi qu’avec la moyenne nationale, et était donc une invitation à la réflexion sur leurs propres pratiques et l’organisation des soins. 

 

De plus amples informations peuvent être trouvées dans les articles scientifiques suivants:

Un rapport public contenant des chiffres détaillés est disponible sur le site web de la Fondation Registre du Cancer:

Public report