
Chaque jour, cinq jeunes adultes sont touchés par le cancer.
Premier rapport complet sur le cancer chez les adolescents et les jeunes adultes en Belgique.
En Belgique, chaque année, près de 1 800 adolescents et jeunes adultes âgés de 16 à 35 ans reçoivent un diagnostic de cancer, soit une moyenne de cinq par jour. C'est ce qui ressort d'une nouvelle publication de la Fondation Registre du Cancer, qui se concentre entièrement sur les cancers dans ce groupe d'âge, également connu sous le nom d'Adolescents and Young Adults ou AYA. C’est la première fois que nous avons un aperçu détaillé des cancers chez les AYA en Belgique.
Les cancers chez les AYA sont relativement rares et représentent moins de 2,4% de l'ensemble des nouveaux diagnostics de cancer en Belgique. Les personnes de ce groupe sont confrontées à des défis et à des besoins de soins spécifiques à un moment de leur vie où elles sont encore aux études, viennent de fonder une famille, entament une carrière et sont en plein développement. Les préoccupations liées à une éventuelle infertilité, à l'insécurité, au chômage et à la pression financière peuvent donc affecter particulièrement ce groupe d'âge. Ces facteurs ont un impact significatif sur le bien-être général des AYA, à la fois pendant et après leur traitement.
Les cancers les plus fréquents chez les AYA sont les cancers hématologiques (cancers du sang, de la moelle osseuse ou des ganglions lymphatiques), suivis par le cancer du sein, le mélanome et le cancer des testicules, qui représentent ensemble plus de 60 % de tous les diagnostics de cancer chez les AYA (figure 1). Cette situation diffère fortement de ce qu’on peut observer pour les personnes plus âgées, où, en plus du cancer du sein, le cancer de la prostate et le cancer du poumon sont les cancers les plus fréquents. Il faut également noter que les cancers chez les adolescents et les jeunes adultes sont légèrement plus fréquents chez les femmes que chez les hommes, contrairement à ce qu’on observe chez les enfants et les adultes plus âgés.
Entre 2004 et 2022, le risque de diagnostic de cancer chez les AYA a augmenté en moyenne de 0,8% par an. L’augmentation la plus importante a été observée entre 2004 et 2014, avec une moyenne de 2,2 % par an, après quoi ce risque s'est stabilisé. Il existe toutefois des différences entre les types de cancer. Par exemple, on observe une augmentation annuelle moyenne de 2,9% pour le cancer colorectal et de 0,9% pour le cancer du sein entre 2004 et 2022. En revanche, une diminution annuelle de 2% a été observée pour le cancer du col de l'utérus et le cancer de l'ovaire.
La bonne nouvelle, c’est que la mortalité due au cancer chez les jeunes adultes a diminué au cours des dernières décennies de 2,4% par an en moyenne entre 2004 et 2021. Les AYA ont généralement un meilleur pronostic après un diagnostic de cancer que les personnes âgées de 36 ans et plus, et ce pronostic continue de s'améliorer. Le taux de survie à 5 ans (appelé survie relative ou nette, qui permet de filtrer le risque de décès dû à des causes non liées au diagnostic de cancer) a augmenté de 3 points de pourcentage (p.p.) chez les hommes, passant de 85% à 88%, et de 4 p.p. chez les femmes, passant de 87% à 91%, lorsque l’on compare la période d'incidence 2005-2010 aux années 2017-2022.
Toutefois, le pronostic varie considérablement d'un type de cancer à l'autre. Par exemple, les AYA atteints d'un cancer de la thyroïde sur l'ensemble de la période 2004-2022 ont un très bon pronostic, la probabilité de mourir dans les 5 ans à cause de ce cancer étant inférieure à 1%. En revanche, le cancer du poumon se situe à l'autre extrême, avec un taux de survie nette beaucoup plus faible d'environ 53% après 5 ans ; heureusement le cancer du poumon est très rare dans ce groupe d'âge.
Sur une période de 15 ans, ces chiffres restent encourageants : un taux de survie de 82% pour les hommes et de 85% pour les femmes, si l'on exclut toutes les autres causes de décès (figure 2).
Au cours de la période plus récente 2018-2022, plus de la moitié des diagnostics de cancer chez les AYA concernaient le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein, le cancer du testicule, le cancer colorectal et le mélanome. La Fondation Registre du Cancer recommande aux jeunes adultes de participer au dépistage organisé du cancer du col de l'utérus dès l'âge de 25 ans, ainsi que d'être vigilants et de consulter un médecin lorsqu'ils remarquent d'éventuels symptômes, tels qu'une grosseur dans les seins ou les testicules, des selles noires ou sanguines, une tache cutanée présentant des signes d'asymétrie, des contours irréguliers, un mélange de couleurs ou des changements dans la croissance.
La Fondation Registre du Cancer dédie cette publication à tous les patients atteints de cancer chez les AYA, qui supportent avec courage leur diagnostic et leur traitement. Leur force et leur résilience continuent de nous inspirer pour améliorer la prise en charge de ce groupe unique et souvent sous-représenté.
La publication complète est disponible ici: https://kankerregister.org/de/publicaties/cancer-adolescents-and-young-adults-belgium-2004-2022